Analyse des principales dispositions de l’accord relatif au dispositif spĂ©cifique d’activitĂ© partielle de la branche Syntec

Par |2020-11-20T10:00:57+01:00novembre 20th, 2020|actualités, actualités spécialisées|

AprĂšs la mĂ©tallurgie, la Syntec est la deuxiĂšme branche Ă  conclure un accord permettant Ă  ses entreprises de recourir Ă  l’activitĂ© partielle longue durĂ©e (APLD). Analyse des principales dispositions de l’accord du 10 septembre 2020 relatif au dispositif spĂ©cifique d’activitĂ© partielle (DSAP) applicable Ă  l’ensemble des entreprises de la branche depuis l’arrĂȘtĂ© d’extension du 2 octobre 2020.

  • Une rĂ©duction de l’horaire de travail qui ne peut ĂȘtre supĂ©rieure Ă  40% de la durĂ©e lĂ©gale
  • Une indemnitĂ© horaire plus favorable que le taux lĂ©gal :

L’indemnitĂ© horaire varie entre 75% (pour les rĂ©munĂ©rations mensuelles excĂ©dant le plafond de la sĂ©curitĂ© sociale) et 98% (pour les salaires infĂ©rieurs Ă  2100 euros bruts mensuels), avec un plafonnement Ă  4,5 SMIC (6927,39 euros mensuels pour un temps complet en 2020).

  • Une responsabilisation des instances dirigeantes :

Pendant la pĂ©riode de mise en Ɠuvre du dispositif d’activitĂ© partielle, il est interdit d’augmenter les rĂ©munĂ©rations fixes des dirigeants salariĂ©s ayant le statut de mandataires sociaux.

  • L’interdiction des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE)

Le recours Ă  un PSE est interdit pendant toute la pĂ©riode de mise en Ɠuvre du dispositif d’activitĂ© partielle. En revanche, un plan de dĂ©part volontaire autonome ou des ruptures conventionnelles collectives demeurent possibles.

  • Abondement des comptes personnels de formation (CPF)

La formation du salariĂ© placĂ© en activitĂ© partielle doit ĂȘtre privilĂ©giĂ©e. Le salariĂ© peut mobiliser son CPF qui pourra alors ĂȘtre abondĂ© d’une dotation supplĂ©mentaire financĂ©e soit par la branche (via des fonds mutualisĂ©s) soit par l’entreprise (via les fonds disponibles dont les versements volontaires).

  • Mise Ă  disposition d’un modĂšle de document unilatĂ©ral

Les entreprises de la branche peuvent mettre en Ɠuvre ce dispositif par voie unilatĂ©rale, aprĂšs consultation du CSE, selon le modĂšle annexĂ© Ă  l’accord de branche.

Le rachat de Suez nécessite la consultation de son CSE

Par |2020-11-09T18:16:06+01:00novembre 9th, 2020|actualités spécialisées|

Le Tribunal Judiciaire de Paris a Ă©tĂ© amenĂ© Ă  se prononcer sur la possibilitĂ© de suspendre une opĂ©ration de cession de parts de capital lorsque la sociĂ©tĂ© cĂ©dĂ©e, qui n’intervient pas dans l’opĂ©ration entre le cessionnaire et le cĂ©dant, n’a pas consultĂ© son comitĂ© social et Ă©conomique (CSE) sur cette opĂ©ration de cession.

Rappel des faits :

Le 30 août 2020, la société Veolia a annoncé son intention de racheter les parts de la société Suez détenues par la société Engie.

La société Engie détenant 32% du capital de Suez a revendu 29,99% de ce capital à la société Veolia.

Estimant qu’il n’a pas Ă©tĂ© consultĂ© sur cette opĂ©ration de rachat d’actions, le CSE de Suez a saisi le tribunal judiciaire de Paris pour demander la suspension des effets de la cession tant qu’il n’aura pas Ă©tĂ© informĂ© et consultĂ© sur cette opĂ©ration de cession de capital.

La particularitĂ© de cette affaire rĂ©side dans le fait que la sociĂ©tĂ© Suez, dont les parts sont revendues, n’est ni un tiers Ă  l’opĂ©ration, ni une partie directe dans la mesure oĂč elle ne maĂźtrise ni le calendrier de la cession, ni ses modalitĂ©s. En effet, c’est bien la sociĂ©tĂ© Engie qui revend une partie des actions qu’elle possĂšde au sein Suez Ă  la sociĂ©tĂ© Veolia, sans que Suez ne puisse s’y opposer.

Dans ce contexte Suez n’ayant pas le pouvoir de s’opposer Ă  ce projet et n’en Ă©tant pas l’instigateur, la question se posait de savoir s’il fallait tout de mĂȘme consulter son CSE.

Le tribunal judiciaire de Paris (TJ Paris 09 octobre 2020 n° 20/56077) rĂ©pond par la positive et impose Ă  la SociĂ©tĂ© Suez de consulter son CSE sur ce projet de cession d’actions. Et, constatant que Suez ne dispose pas des Ă©lĂ©ments lui permettant de mener Ă  bien cette consultation, il ordonne aux sociĂ©tĂ©s Engie et Veolia de lui transmettre les documents lui permettant de consulter son CSE.

A noter que la sociĂ©tĂ© Suez, opposĂ©e au projet de cession, soutenait l’action du CSE en affirmant qu’elle devait le consulter mais en indiquant qu’elle ne disposait pas des informations nĂ©cessaires Ă  cette consultation.

Le tribunal impose donc Ă  des tiers (Engie et Veolia) la transmission d’informations (dont certaines pourraient ĂȘtre confidentielles) afin de permettre Ă  Suez de consulter son CSE sur ce projet de cession.

La position du Tribunal est discutable en ce qu’il impose Ă  un employeur de consulter son CSE sur un projet dont il n’a pas la maĂźtrise. L’effet utile de la consultation est donc rĂ©duit Ă  nĂ©ant dans la mesure oĂč l’employeur, mĂȘme s’il partage l’avis des reprĂ©sentants du personnel, sera dans l’impossibilitĂ© d’agir pour modifier le projet ou l’annuler.

Il n’est pas certain que cette solution soit acquise, il convient donc d’attendre la position de la cour d’appel de Paris et pourquoi pas, celle de la Cour de cassation sur le sujet.

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