Attention Ă  la date de dĂ©pĂŽt des accords d’intĂ©ressement !

Par |2022-06-30T16:30:23+02:00juin 30th, 2022|actualités, actualités générales|

Lorsqu’un accord d’intĂ©ressement est conclu, les sommes versĂ©es Ă  ce titre bĂ©nĂ©ficient d’exonĂ©rations fiscales et sociales sous certaines conditions, notamment :

 

  • La conclusion de l’accord avant le premier jour de la deuxiĂšme moitiĂ© de la pĂ©riode de calcul suivant la date de sa prise d’effet (L. 3314-4 du Code du travail) ;

 

 

Lorsque ces conditions ne sont pas respectĂ©es, l’accord produit ses effets, mais il n’est pas possible de bĂ©nĂ©ficier du rĂ©gime d’exonĂ©rations fiscales et sociales (L. 3315-5 du Code du travail).

 

Un arrĂȘt rĂ©cent de la Cour de cassation du 12 mai 2022 (n° 20-22.367) a fait application de ces dispositions en confirmant la perte des exonĂ©rations et la validitĂ© d’un redressement de cotisations par l’URSSAF en consĂ©quence.

 

Au cas d’espĂšce, l’employeur avait jusqu’au 15 octobre 2014 pour dĂ©poser l’accord, mais ne l’a fait que le 12 novembre.

 

DĂ©boutĂ© en appel, l’employeur s’est pourvu en cassation en faisant valoir que l’article L. 3315-5 du Code du travail qui prĂ©cise les consĂ©quences du dĂ©pĂŽt hors dĂ©lai d’un accord d’intĂ©ressement (cf. ci-dessus), prĂ©voit la perte des exonĂ©rations fiscales et non pas des exonĂ©rations sociales, car il vient juste aprĂšs les articles L. 3315-5 et L. 3315-4 du Code du travail relatifs aux exonĂ©rations fiscales de l’intĂ©ressement.

 

La Cour de cassation a rejetĂ© le pourvoi, considĂ©rant que mĂȘme si l’article L. 3315-5 du Code du travail ne prĂ©cise pas quelles exonĂ©rations sont perdues faute de respecter le dĂ©lai de dĂ©pĂŽt de l’accord d’intĂ©ressement, cet article est insĂ©rĂ© dans le chapitre V « rĂ©gime fiscal et social de l’intĂ©ressement », de sorte que la perte des exonĂ©rations englobe les aspects fiscaux et sociaux.

 

Attention aux mentions figurant sur les bulletins de paie des salariés !

Par |2022-06-16T15:56:51+02:00juin 16th, 2022|actualités, actualités générales|

Dans un arrĂȘt rĂ©cent, la Cour de cassation a rappelĂ© que les Ă©lĂ©ments mentionnĂ©s sur les bulletins de paie sont prĂ©sumĂ©s valables, jusqu’Ă  preuve du contraire.

En l’espĂšce, il s’agissait d’une salariĂ©e ayant Ă©tĂ© embauchĂ©e successivement sous contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e puis sous contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e, avec des pĂ©riodes d’interruption entre les diffĂ©rents contrats.

La date d’effet du premier contrat Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e Ă©tant mentionnĂ©e sur ses bulletins de paie comme date d’entrĂ©e dans l’entreprise, la salariĂ©e a revendiquĂ© le bĂ©nĂ©fice d’une reprise d’anciennetĂ© Ă  cette date, alors que l’employeur soutenait que cette mention Ă©tait une erreur, l’anciennetĂ© devant se dĂ©compter Ă  la date d‘embauche en CDI (Cass. Soc., 11 mai 2022, n°20-21.362).

La Cour de cassation a donnĂ© raison Ă  la salariĂ©e en considĂ©rant que la date d’anciennetĂ© figurant sur les bulletins de paie vaut prĂ©somption de reprise d’anciennetĂ©, sauf si l’employeur en rapporte la preuve contraire, ce qui n’était pas le cas en l’espĂšce.

Comment l’employeur peut-il rapporter la preuve contraire ? Il peut dĂ©montrer, par tout moyen, qu’il s’agit, par exemple, d’une erreur matĂ©rielle ou de l’application circonscrite d’une disposition conventionnelle (ex: la Convention collective nationale de travail des Ă©tablissements et services pour personnes inadaptĂ©es et handicapĂ©es du 15 mars 1966 accorde une reprise d’anciennetĂ© aux salariĂ©s uniquement pour la dĂ©termination de leur classification et de leur rĂ©munĂ©ration).

Nous vous recommandons donc de veiller Ă  l’exactitude des mentions figurant sur les bulletins de paie des salariĂ©s, notamment s’agissant de l’anciennetĂ©, mention dĂ©terminante pour le calcul des indemnitĂ©s de rupture.

A lire aussi : Le contrat de travail d’un salariĂ© ne peut ĂȘtre modifiĂ© par accord collectif sans son accord exprĂšs.

Organisation et dĂ©roulement des Ă©lections professionnelles fixĂ©s par l’employeur : le syndicat ne peut les remettre en cause aprĂšs le scrutin

Par |2022-06-16T11:18:49+02:00juin 16th, 2022|actualités, actualités générales|

En principe, les modalitĂ©s d’organisation et de dĂ©roulement des opĂ©rations Ă©lectorales sont fixĂ©es dans le Protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral (PAP), nĂ©gociĂ© et conclu par l’employeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es.

En l’absence de PAP, et si le juge judiciaire n’est pas saisi de la question, l’employeur fixe de maniĂšre unilatĂ©rale les modalitĂ©s du scrutin.

Dans un arrĂȘt du 18 mai 2022, la Cour de cassation s’est penchĂ©e sur la question de savoir si, aprĂšs le scrutin, un syndicat qui a prĂ©sentĂ© un candidat pouvait demander l’annulation de l’élection en raison des irrĂ©gularitĂ©s affectant la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur (Cass., soc, 18 mai 2022, n° 21-11.737)

Selon les juges, ce syndicat ne peut plus, aprĂšs la proclamation des rĂ©sultats, contester la validitĂ© de la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur, et demander l’annulation du vote, s’il n’a pas :

  • Au stade prĂ©Ă©lectoral, saisi le juge judiciaire en contestation de la dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur, ou,
  • Au plus tard lors du dĂ©pĂŽt de sa liste de candidat, Ă©mis des rĂ©serves sur les modalitĂ©s unilatĂ©rales d’organisation et de dĂ©roulement du vote.

La Cour de cassation a repris la position qu’elle avait adoptĂ©e s’agissant de la contestation du PAP nĂ©gociĂ© et signĂ© entre l’employeur et les organisations syndicales intĂ©ressĂ©es (Cass., soc, 24 novembre 2021, n°20-20.962).

Lors des prochaines Ă©lections, les employeurs devront ĂȘtre attentifs aux « rĂ©serves » qui pourront ĂȘtre portĂ©es sur les listes de candidatures, la Cour de cassation n’ayant pas prĂ©cisĂ© la forme, et le niveau de dĂ©tail que doivent contenir ces rĂ©serves.

Comment rĂ©munĂ©rer le temps de dĂ©placement d’un RS se rendant Ă  une rĂ©union du CSE ?

Par |2022-06-03T15:46:30+02:00juin 3rd, 2022|actualités, actualités générales|

Dans un arrĂȘt du 21 avril 2022, la Cour de cassation se prononce sur la rĂ©munĂ©ration du temps de dĂ©placement d’un ReprĂ©sentant syndical qui se rend, en dehors de son temps de travail, Ă  une rĂ©union du CSE organisĂ©e par l’employeur (Cass. soc. 21 avril 2022, n° 20-17.038).

Pour les juges, ce temps de trajet est payĂ© comme du temps de travail effectif dĂšs lors qu’il dĂ©passe le temps de trajet habituel du reprĂ©sentant entre son domicile et son lieu de travail.

La Cour de cassation confirme sa position selon laquelle l’employeur ne peut pas, Ă  la diffĂ©rence des salariĂ©s « ordinaires », octroyer aux reprĂ©sentants du personnel une simple contrepartie en argent ou en repos pour ce temps de dĂ©placement excĂ©dentaire.

Ce temps de trajet excĂ©dentaire est d’ailleurs comptabilisĂ© au titre des heures supplĂ©mentaires (Cass. soc, 27 janvier 2021, n°19-22.038).

Les obligations des grandes entreprises en termes de représentation équilibrée par sexe dans les équipes dirigeantes

Par |2022-06-01T14:57:26+02:00juin 1st, 2022|actualités, actualités générales|

Vous connaissez bien l’Index de l’égalitĂ© professionnelle devant ĂȘtre calculĂ© et publiĂ© par toutes les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s.

Il s’agit ici d’une obligation supplĂ©mentaire et plus stricte incombant aux grandes entreprises.

En effet, la loi n° 2021-1774 du 24 dĂ©cembre 2021 visant Ă  accĂ©lĂ©rer l’Ă©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle (article 14) a crĂ©Ă© une obligation de reprĂ©sentation Ă©quilibrĂ©e entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des entreprises d’au moins 1 000 salariĂ©s pour le troisiĂšme exercice consĂ©cutif, ainsi qu’une obligation de transparence en la matiĂšre.

Le dĂ©cret d’application n° 2022-680 du 26 avril 2022 fixe les modalitĂ©s de cette obligation dont la mise en Ɠuvre est dĂ©ployĂ©e progressivement :

  1. DĂšs l’annĂ©e 2022, les entreprises concernĂ©es doivent calculer et publier annuellement (au 1er mars), sur leur site internet, les Ă©carts Ă©ventuels de reprĂ©sentation entre les femmes et les hommes dans les postes de direction. Exceptionnellement, pour la premiĂšre annĂ©e d’application, les entreprises ont jusqu’au 1er septembre 2022 pour publier les Ă©carts Ă©ventuels. Ces informations seront publiĂ©es sur le site du ministĂšre du travail Ă  partir du 1er mars 2023.
  2. A compter du 1er mars 2026, les entreprises concernĂ©es devront atteindre un objectif d’au moins 30% de femmes ou au moins 30% d’hommes cadres dirigeants et d’au moins 30% de femmes ou au moins 30% d’hommes membres d’instances dirigeantes, sous peine de devoir dĂ©finir des mesures adĂ©quates et pertinentes de correction.
  3. À compter du 1er mars 2029, les objectifs chiffrĂ©s passent de 30% Ă  40%. Si ces objectifs ne sont pas atteints, les entreprises devront, au bout d’un an, publier sur leur site internet des objectifs de progression et les mesures de correction retenues. Elles disposeront Ă©galement d’un dĂ©lai de deux ans pour se mettre en conformitĂ© avec les objectifs chiffrĂ©s de 40%, sous peine de pĂ©nalitĂ© financiĂšre.

Le ministÚre du travail a publié sur son site internet un « questions-réponses » afin de donner des précisions sur cette obligation de représentation équilibrée.

Voir aussi : Index Ă©galitĂ© professionnelle : en-deçà de 85 points l’entreprise doit mettre en place des objectifs de progression

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