Des précisions sur les délais de la procédure disciplinaire
Droit disciplinaire : les dĂ©lais Ă respecter en cas de rĂ©vĂ©lation de fautes aprĂšs lâentretien prĂ©alable
 La Cour de cassation apporte des prĂ©cisions sur les dĂ©lais Ă respecter en cas de rĂ©vĂ©lation de nouvelles fautes aprĂšs lâentretien prĂ©alable.
En principe, en application de lâarticle L. 1332-2 du Code du travail, lâemployeur ne peut plus licencier pour faute le salariĂ© au-delĂ du dĂ©lai d’un mois suivant le jour fixĂ© pour l’entretien.
Quid des dĂ©lais Ă respecter en cas de rĂ©vĂ©lation de nouvelles fautes aprĂšs lâentretien ?
La Cour de Cassation donne le mode opératoire :
- Lâemployeur doit adresser au salariĂ© une convocation Ă un nouvel entretien prĂ©alable et cela dans le dĂ©lai dâun mois Ă compter du premier entretien,
- Lâemployeur doit Ă©galement notifier la sanction disciplinaire dans un dĂ©lai dâun mois, qui court Ă compter de la date du dernier entretien(Cass. soc. 23 mars 2022, n°20-19.963 ; Cass. soc., 06 avril 2022, n°20-22.364).
Faute grave et absence du salariĂ© : le licenciement immĂ©diat nâest pas exigĂ©
En principe, lâemployeur qui entend licencier un salariĂ© pour faute grave doit engager la procĂ©dure disciplinaire dans un dĂ©lai restreint aprĂšs avoir eu connaissance des faits fautifs.
NĂ©anmoins, la jurisprudence admet parfois quâun dĂ©lai plus long (en lâespĂšce 4 semaines) ne retire pas Ă la faute son caractĂšre de gravitĂ©, notamment lorsque le salariĂ©, dont le contrat de travail est suspendu depuis plusieurs mois, est absent de lâentreprise (Cass. soc., 9 mars 2022, n°20-20.872).
Une telle solution est cohĂ©rente dĂšs lors que le salariĂ©, qui ne travaille plus au sein de lâentreprise en raison de la suspension de son contrat de travail, nâest plus en poste, effaçant ainsi la nĂ©cessitĂ© de rompre immĂ©diatement le contrat de travail.
Toutefois, il est nĂ©cessaire de veiller Ă ce que la procĂ©dure disciplinaire soit, en tout Ă©tat de cause, engagĂ©e dans le dĂ©lai de prescription de 2 mois (article L. 1332-4 du Code du travail) qui court Ă compter du jour oĂč lâemployeur a une connaissance exacte des faits reprochĂ©s au salariĂ©.
Pour aller plus loin : Le licenciement d’un salariĂ© en raison de son dĂ©mĂ©nagement Ă plus de 450 kilomĂštres de son lieu de travail est justifiĂ© par la Cour d’appel de Versailles