Une erreur dans l’invitation Ă  nĂ©gocier l’accord prĂ©Ă©lectoral peut causer l’annulation des Ă©lections professionnelles

Par |2019-10-23T18:06:21+02:00octobre 23rd, 2019|actualités, actualités générales|

Une erreur matĂ©rielle dans l’invitation Ă  nĂ©gocier le protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral peut conduire Ă  l’annulation des Ă©lections professionnelles. Telle est la solution retenue par la Cour de cassation dans un arrĂȘt du 25 septembre 2019 (Cass.soc., 25 septembre 2019, n°18-23.487)

Lorsqu’il organise des Ă©lections professionnelles au sein de son entreprise, l’employeur doit inviter les syndicats intĂ©ressĂ©s Ă  nĂ©gocier le protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral. Cette invitation doit leur parvenir au plus tard 15 jours avant la date de la premiĂšre rĂ©union de nĂ©gociation (art. L.2314-5 du Code du travail).

En l’espĂšce, la lettre d’invitation Ă  nĂ©gocier le protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral, reçue par le syndicat le 5 avril 2018, fixait la date de la rĂ©union de nĂ©gociation au « mardi 24 16 avril 2018 ». ConsidĂ©rant qu’il n’était pas en mesure de vĂ©rifier si le dĂ©lai de 15 jours entre la rĂ©ception de l’invitation et la date de la premiĂšre rĂ©union avait Ă©tĂ© respectĂ©, le tribunal d’instance a annulĂ© les Ă©lections.

La Cour de cassation approuve ce raisonnement en dĂ©duisant, du fait de la mention de deux dates distinctes sur l’invitation, que le syndicat n’avait pas Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement conviĂ© Ă  la nĂ©gociation du protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral.

La vigilance est donc de mise lors de la rĂ©daction l’invitation. L’erreur matĂ©rielle, qui peut paraĂźtre anodine, a, en l’espĂšce, entraĂźnĂ© l’annulation des Ă©lections.

Effectifs : attention aux modalités de décompte des salariés à temps partiel

Par |2019-10-18T09:52:59+02:00octobre 18th, 2019|actualités générales|

Afin de dĂ©compter ses effectifs, notamment en vue des Ă©lections professionnelles, l’employeur doit prendre en compte les salariĂ©s Ă  temps partiel en divisant la somme totale de leurs horaires de travail par la durĂ©e lĂ©gale ou conventionnelle de travail.

Mais quels « horaires de travail » faut-il prendre en compte ?

La loi est claire, puisqu’elle vise les « horaires inscrits dans leurs contrats de travail » (article L.1111-2 du Code du travail). Mais la Cour de cassation vient de dĂ©cider qu’il fallait prendre en compte « la durĂ©e de travail mensuelle effectivement accomplie par les salariĂ©s Ă  temps partiel » (Cass.Soc. 25 septembre 2019 n° 18-60.206).

En pratique, cela signifie qu’outre les heures contractuelles, il faudra intĂ©grer les heures complĂ©mentaires effectuĂ©es par les salariĂ©s Ă  temps partiel, ou encore les heures effectuĂ©es dans le cadre d’une modification temporaire de la durĂ©e de travail par avenant (que celle-ci s’inscrive dans le cadre du complĂ©ment d’heures temporaire prĂ©vu par un accord de branche Ă©tendu ou non).

Selon le nombre de salariĂ©s Ă  temps partiel et le volume des heures qu’ils auront effectivement rĂ©alisĂ©es, cela peut aller jusqu’à impacter le nombre de titulaires au CSE puisqu’il dĂ©pend de la tranche d’effectif dans laquelle se situe l’entreprise.

Dans tous les cas, la charge de la preuve de l’effectif de l’entreprise pùse sur l’employeur.

NĂ©gociation sur le congĂ© mobilitĂ© – Article de Julie Lamadon dans DĂ©cideurs

Par |2021-05-31T18:02:33+02:00octobre 15th, 2019|actualités, actualités spécialisées|

Aujourd’hui, le contexte Ă©conomique est marquĂ© par la rapiditĂ©, voire l’imprĂ©visibilitĂ©, du dĂ©veloppement des innovations technologiques. Dans ce contexte la «compĂ©tence » entendue comme un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-ĂȘtre en vue de rĂ©aliser une tĂąche ou une activitĂ© est devenue plus importante que la maitrise d’un mĂ©tier ou d’une qualification vouĂ©s Ă  l’obsolescence. Comment la nĂ©gociation d’un accord sur le congĂ© mobilitĂ© peut-elle accompagner cette Ă©volution ? Le point dans un article publiĂ© dans DĂ©cideurs nĂ©gociation sur le congĂ© mobilitĂ© par Julie Lamadon – Avocate associĂ©e Norma Avocats

NĂ©gocier le cadre de l’entretien professionnel : une opportunitĂ© Ă  saisir !

Par |2019-10-18T10:31:36+02:00octobre 9th, 2019|actualités spécialisées|

Cela fait bientĂŽt six ans qu’existe l’obligation de rĂ©aliser un entretien professionnel rĂ©gulier au bĂ©nĂ©fice de chaque salariĂ© (Loi n°2014-288 du 5 mars 2014).

Or, prĂ©cisĂ©ment, tous les six ans, l’entretien professionnel fait un Ă©tat des lieux rĂ©capitulatif du parcours professionnel du salariĂ© aux fins de vĂ©rifier qu’il a bien bĂ©nĂ©ficiĂ© d’entretiens professionnels tous les deux ans mais aussi de certaines mesures d’évolution professionnelle (prĂ©vues Ă  l’article L.6315-1 II du Code du travail).

Depuis le 1er janvier 2019, dans les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s, lorsque les salariĂ©s n’ont pas bĂ©nĂ©ficiĂ©, au cours de ces six annĂ©es, des entretiens professionnels et d’au moins une formation non obligatoire, leur compte personnel de formation (CPF) devra ĂȘtre abondĂ© de 3000 euros. (Loi n°2018-771 du 5 septembre 2018, dite Loi Avenir Professionnel).

Une pĂ©riode transitoire vient d’ĂȘtre instaurĂ©e, jusqu’au 31 dĂ©cembre 2020, pour laisser aux employeurs le temps de se conformer au nouveau rĂ©gime (Ordonnance n°2019-861 du 21 aoĂ»t 2019).

Il faut mettre à profit ce délai supplémentaire pour exploiter la possibilité ouverte par la loi n°2018-771 du 5 septembre 2018 de négocier par accord collectif:

  • Le cadre, les objectifs et les critĂšres collectifs d’abondement par l’employeur du compte personnel de formation des salariĂ©s ;
  • D’autres modalitĂ©s d’apprĂ©ciation du parcours professionnel du salariĂ© lors de l’entretien rĂ©capitulatif ;
  • Une pĂ©riodicitĂ© des entretiens professionnels diffĂ©rente.

L’enjeu financier liĂ© Ă  la sanction de l’abondement sur le CPF est capital. La voie de la nĂ©gociation est ici de nature Ă  supprimer ce risque.

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