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L’employeur doit solliciter un nouvel avis du mĂ©decin du travail si le salariĂ© conteste la compatibilitĂ© de son nouveau poste avec les recommandations mĂ©dicales

Par |2022-01-25T10:37:33+01:0025 janvier 2022|actualités, actualités générales|

A l’issue d’une absence pour maladie professionnelle, d’un congĂ© maternitĂ© ou d’une absence d’au moins 30 jours pour cause d’accident du travail, de maladie ou d’accident non professionnel, le salariĂ© bĂ©nĂ©ficie d’une visite mĂ©dicale de reprise pour dĂ©terminer s’il est apte, ou non, Ă  reprendre son poste.

A cette occasion, le mĂ©decin du travail vĂ©rifie la compatibilitĂ© entre son poste de travail et son Ă©tat de santĂ©. Si le mĂ©decin du travail rend un avis d’aptitude avec rĂ©serves, il prĂ©conise alors des mesures individuelles d’amĂ©nagement, d’adaptation ou de transformation (article L4624-3 du Code du travail).

L’employeur est tenu de mettre en Ɠuvre ces recommandations en proposant au salariĂ© un poste compatible aux prĂ©conisations mĂ©dicales. Qu’en est-il lorsque le salariĂ© conteste la compatibilitĂ© du poste auquel il est affectĂ© avec les recommandations mĂ©dicales ?

Une salariĂ©e refuse le poste proposĂ© au motif qu’il ne serait pas compatible avec les recommandations du mĂ©decin du travail. Elle est licenciĂ©e pour faute grave en raison d’absences non justifiĂ©es. La Cour d’appel dĂ©boute la salariĂ©e en estimant qu’elle aurait pu solliciter un nouveau rendez-vous avec le mĂ©decin ou former un recours contre l’avis d’aptitude avec rĂ©serves.

La Cour de cassation casse et annule ce raisonnement et indique qu’il appartient Ă  l’employeur de solliciter Ă  nouveau l’avis du mĂ©decin si le salariĂ© conteste la compatibilitĂ© de son nouveau poste (Cass.soc., 4 novembre 2021, n°20-17.316).

C’est donc Ă  l’employeur de prendre l’initiative d’interroger le mĂ©decin du travail sur la compatibilitĂ© du poste proposĂ© en cas de contestation. De façon plus gĂ©nĂ©rale et mĂȘme en dehors de toute contestation du salariĂ©, il reste opportun de questionner systĂ©matiquement le mĂ©decin du travail sur le reclassement envisagĂ© pour un salariĂ© faisant l’objet d’un avis d’aptitude avec rĂ©serves ou d’inaptitude.

Délai de carence en cas de succession de contrats à durée déterminée : Rappel

Par |2021-12-22T12:27:41+01:0022 décembre 2021|actualités, actualités générales|

  • L’article L. 1244-3 du Code du travail dispose que l’employeur doit respecter un dĂ©lai de carence lorsqu’il conclut plusieurs contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e successifs sur un mĂȘme poste, sauf exception.
  • Les exceptions sont rĂ©gies par l’article L. 1244-4-1 du Code du travail selon lequel il est possible de conclure des contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e successifs sans dĂ©lai de carence lorsque le contrat est conclu pour :
    • Le remplacement d’un salariĂ© absent ou dont le contrat est suspendu ;
    • Un emploi saisonnier ;
    • L’exĂ©cution de travaux urgents nĂ©cessitĂ©s par des mesures de sĂ©curitĂ©s
    • Pour un emploi pour lequel il est d’usage de ne pas recourir au contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e ;
    • Les personnes mentionnĂ©es aux a 4° et 5° de l’article L. 1242-2 du Code du travail (chef d’entreprise artisanale, industrielle ou commerciale, chef d’une exploitation agricole, etc.) ;
    • Une politique de l’emploi ou pour assurer un complĂ©ment de formation professionnelle ;
    • Pallier Ă  la rupture anticipĂ©e du contrat par le salariĂ© ou lorsque celui-ci a refusĂ© le renouvĂšlement de son contrat proposĂ© par l’employeur.

Pour que le dĂ©lai de carence soit exclu, chacun des contrats doit avoir Ă©tĂ© conclu pour l’un des motifs prĂ©citĂ©s (Cass. Soc., 30 septembre 2014, n° 13-18.162).

  • Un arrĂȘt rĂ©cent vient rĂ©pondre Ă  la question de savoir si un dĂ©lai de carence doit ĂȘtre respectĂ© entre diffĂ©rents contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e conclus avec un mĂȘme salariĂ© pour remplacer successivement plusieurs salariĂ©s absents. (Cass. Soc., 17 novembre 2021, n° 20-18.336).

Au cas d’espĂšce, un salariĂ© avait Ă©tĂ© engagĂ© comme assistant de vente au travers de 4 contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e successifs du 5 juillet 2011 au 31 janvier 2012. Ces contrats ont Ă©tĂ© conclus pour un motif de remplacement de salariĂ© absent, mais d’un salariĂ© diffĂ©rent Ă  chaque contrat.

Le salariĂ© avait estimĂ© que ses contrats devaient ĂȘtre requalifiĂ©s en contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e et avait saisi le conseil de prud’hommes qui, par jugement du 22 novembre 2017, avait rejetĂ© toutes ses demandes.

En appel,  la Cour a prononcĂ© la requalification des contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e en contrats Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e, considĂ©rant qu’un dĂ©lai de carence aurait dĂ» s’appliquer entre ces contrats de remplacement de salariĂ©s distincts, et non pas pour le remplacement d’une nouvelle absence du salariĂ© remplacĂ©.

Saisie du pourvoi de l’employeur, la Cour de cassation a censurĂ© cette dĂ©cision au visa de l’article L. 1244-4-1 du Code du travail, considĂ©rant qu’il n’y a pas lieu d’appliquer un dĂ©lai de carence lorsque plusieurs CDD successifs sont conclus avec le mĂȘme salariĂ© pour remplacer successivement plusieurs salariĂ©s.

Le non-respect des obligations liĂ©es Ă  un systĂšme de surveillance des salariĂ©s n’entraine pas automatiquement l’irrecevabilitĂ© de la preuve devant les juges du fond

Par |2021-12-22T12:20:47+01:0022 décembre 2021|actualités, actualités générales|

La mise en place d’un systĂšme de « vidĂ©oprotection » dont l’objectif est uniquement d’assurer la sĂ©curitĂ© des locaux et ne permet pas de surveiller l’activitĂ© des salariĂ©s n’a pas Ă  faire l’objet d’une information individuelle des salariĂ©s (L.1222-4 du Code du travail) ni d’une consultation du CSE (L. 2312-38 du Code du travail).

À l’inverse, dĂšs lors qu’un systĂšme de « vidĂ©osurveillance » est mis en place, il doit faire l’objet d’une information individuelle des salariĂ©s et d’une consultation du CSE prĂ©alablement Ă  sa mise en place.

Lorsqu’un systĂšme est hybride, les juges s’attachent Ă  son utilisation effective pour dĂ©cider du  rĂ©gime applicable : S’il permet de contrĂŽler l’activitĂ© des salariĂ©s, il doit faire l’objet des modalitĂ©s d’information et de consultations susvisĂ©es.

Ces principes sont rappelĂ©s par l’arrĂȘt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 10 novembre 2021 (n° 20-12.263).

Dans cet arrĂȘt, une salariĂ©e, employĂ©e dans une pharmacie, avait Ă©tĂ© licenciĂ©e pour faute grave en raison d’irrĂ©gularitĂ©s dans les opĂ©rations de caisse.

Pour prouver ces agissements, l’employeur avait produit des enregistrements vidĂ©o d’un systĂšme de « vidĂ©oprotection » qui permettait Ă©galement de contrĂŽler l’activitĂ© des salariĂ©s, selon la salariĂ©e.

La Cour d’appel de Saint-Denis de La RĂ©union, saisie de cette affaire, n’avait retenu que le but premier du systĂšme de surveillance et avait donc jugĂ© ce moyen de preuve comme licite dĂ©boutant la salariĂ©e de ses demandes.

La Cour de cassation a censurĂ© cette dĂ©cision en retenant l’utilisation effective du systĂšme de surveillance et son caractĂšre hybride (surveillance des locaux et surveillance des salariĂ©s). DĂšs lors, ce systĂšme aurait dĂ» faire l’objet d’une information des salariĂ©s et d’une consultation prĂ©alable du CSE.

Mais l’intĂ©rĂȘt de cette dĂ©cision rĂ©side dans le fait que  la Cour de cassation  ne se prononce pas sur  la recevabilitĂ© de cette preuve qu’elle considĂšre pourtant comme illicite. Elle fait ici application d’une Ă©volution rĂ©cente de sa jurisprudence en matiĂšre de droit de la preuve (Cass. Soc., 25 novembre 2020, n° 17-19.523).

En effet, pour la Cour de cassation l’illicĂ©itĂ© d’un moyen de preuve n’entraine pas nĂ©cessairement son rejet des dĂ©bats.

Les juges doivent apprĂ©cier si l’utilisation de cette preuve porte atteinte au caractĂšre Ă©quitable de la procĂ©dure dans son ensemble en mettant en balance le droit au respect de la vie privĂ©e du salariĂ© et le droit Ă  la preuve.

La Chambre sociale laisse donc le soin Ă  la Cour d’appel de renvoi de procĂ©der Ă  ce contrĂŽle de proportionnalitĂ©.

À n’en pas douter, ce courant jurisprudentiel fera l’objet Ă  l’avenir d’autres applications que nous analyserons au fur et Ă  mesure de leur parution. La Cour de cassation semble faire preuve ici de la mĂȘme volontĂ© d’ouverture que lorsqu’elle a abandonnĂ© sa position sur le prĂ©judice automatique du salariĂ© en 2016.

Travailleurs étrangers : rupture du contrat de travail en cas de non-renouvellement du titre de séjour

Par |2021-12-17T18:07:45+01:0017 décembre 2021|actualités, actualités générales|

En application des dispositions d’ordre public de l’article L. 8251-1 du Code du travail, un employeur ne peut conserver Ă  son service, pour quelque durĂ©e que ce soit, un salariĂ© Ă©tranger non muni du titre l’autorisant Ă  exercer une activitĂ© salariĂ©e en France.

A dĂ©faut, l’employeur se trouve en infraction et encourt une sanction pĂ©nale (C. trav. art. L. 8256-2).

RĂ©cemment, la Cour de cassation est venue rappeler, qu’en application de l’article L. 8251-1 du code du travail, « l’irrĂ©gularitĂ© de la situation du salariĂ© constituait une cause justifiant la rupture » du contrat de travail (Cass. soc., 17 nov. 2021, n°20-11.911).

Dans cette affaire, le salariĂ© n’avait pas Ă©tĂ© en mesure de fournir Ă  son employeur les preuves de ses dĂ©marches pour renouveler sa carte de rĂ©sident, contraignant ce dernier Ă  rompre son contrat de travail.

Pour mĂ©moire, cette situation d’irrĂ©gularitĂ© du salariĂ© constitue « nĂ©cessairement une cause objective justifiant la rupture du contrat de travail exclusive de l’application des dispositions relatives aux licenciements » (Cass. soc. 4 juillet 2012, n°11-18.840).

Partant de lĂ , mĂȘme si les rĂšgles relatives au licenciement pour motif personnel n’ont pas lieu de s’appliquer, nous vous recommandons d’informer le salariĂ©, par Ă©crit, de la rupture de son contrat de travail fondĂ©e sur l’irrĂ©gularitĂ© de sa situation.

Indemnité inflation : conditions et modalités de son versement pour les salariés

Par |2021-12-14T10:10:27+01:0014 décembre 2021|actualités, actualités générales|

Afin de prĂ©server le pouvoir d’achat des mĂ©nages du fait de la hausse du coĂ»t de la vie sur le dernier trimestre 2021, la loi de finances rectificative pour 2021 a crĂ©er une aide exceptionnelle de 100 €, versĂ©e Ă  toute personne ĂągĂ©e d’au moins 16 ans rĂ©sidant rĂ©guliĂšrement en France.

Cette aide exceptionnelle, aussi appelĂ©e « indemnitĂ© inflation » attendait la parution d’un dĂ©cret pour pouvoir ĂȘtre mise en Ɠuvre.

C’est chose faite depuis le 12 dĂ©cembre, suite Ă  la publication du DĂ©cret nÂș 2021-1623 !

DĂ©sormais applicable, le cabinet Norma Avocats revient sur les conditions et les modalitĂ©s de versement de l’indemnitĂ© inflation par les employeurs.

  1. Quelles sont les conditions d’éligibilitĂ© pour les salariĂ©s ?
  • Être ĂągĂ© d’au moins 16 ans et rĂ©sider en France au 31 octobre 2021

Tous les salariĂ©s ĂągĂ©s d’au moins 16 ans et rĂ©sidant en France au 31 octobre 2021 sont Ă©ligibles au bĂ©nĂ©fice de l’indemnitĂ© inflation.

Le Bulletin Officiel de la SĂ©curitĂ© Sociales (BOSS) indique que sont Ă©ligibles les salariĂ©s pour lesquels les employeurs appliquent le prĂ©lĂšvement Ă  la source de l’impĂŽt sur le revenu ou qui sont redevables de la CSG sur leurs revenus d’activitĂ©.

  • Avoir Ă©tĂ© en poste au mois d’octobre 2021

Selon le dĂ©cret, l’indemnitĂ© inflation est versĂ©e aux salariĂ©s « employĂ©s au cours du mois d’octobre 2021 » et ce, quelle que soit la durĂ©e d’emploi en octobre et mĂȘme si, au jour du versement, ils ont quittĂ© l’entreprise.

Par ailleurs, sont également éligibles, les travailleurs suivants :

  • Les salariĂ©s dont le contrat de travail Ă©tait suspendu au mois d’octobre 2021, et ce quel que soit le motif d’absence (Ă  l’exception des salariĂ©s en congĂ© parental ou en congĂ© parental d’éducation Ă  temps complet pendant la totalitĂ© de ce mois),
  • Les mandataires sociaux titulaires d’un contrat de travail ou non (Ă  condition dans ce cas d’avoir une rĂ©munĂ©ration d’activitĂ©),
  • Les stagiaires (Ă  condition de percevoir une rĂ©munĂ©ration supĂ©rieure Ă  la gratification minimale lĂ©gale de 600,60 euros en 2021).
  • Avoir un revenu infĂ©rieur Ă  26.000 € bruts

Seuls les salariĂ©s dont la rĂ©munĂ©ration ne dĂ©passe pas le plafond des 26.000 € bruts, entre le 1er janvier et le 31 octobre 2021, peuvent bĂ©nĂ©ficier de l’indemnitĂ© inflation et ce, quelle que soit leur quotitĂ© de travail (Ă  temps partiel ou Ă  temps plein).

S’agissant des salariĂ©s qui n’ont pas Ă©tĂ© employĂ©s pendant la totalitĂ© de la pĂ©riode de janvier Ă  octobre 2021, il convient de proratiser la rĂ©munĂ©ration prise en compte pour l’apprĂ©ciation du plafond sans pouvoir ĂȘtre infĂ©rieur Ă  2.600 € bruts.

Par exemple : Pour un salariĂ© sous contrat de 6 mois entre le 1er mai et le 31 octobre 2021, le seuil de rĂ©munĂ©ration est de 184/304 × 26 000 = 15.736,84 €. Le salariĂ© bĂ©nĂ©ficiera de l’indemnitĂ© si sa rĂ©munĂ©ration est infĂ©rieure Ă  ce montant.

Par ailleurs, selon le dĂ©cret, la rĂ©munĂ©ration Ă  prendre en compte est celle dĂ©finie Ă  l’article L.242-1 du CSS, soit la rĂ©munĂ©ration brute soumise Ă  cotisations sociale et les heures supplĂ©mentaires sont prises en compte.

Si le salariĂ© remplit les conditions prĂ©cĂ©demment listĂ©es, l’employeur est dans l’obligation de lui verser l’indemnitĂ© inflation forfaitaire de 100 € (pas de proratisation en fonction du temps de prĂ©sence ou de la durĂ©e de travail du salariĂ©).

  1. Quelles sont les modalitĂ©s de versement de l’indemnitĂ© inflation par l’employeur ?
  • Versement automatique par l’employeur ou sur demande du salariĂ©

L’employeur doit verser l’indemnitĂ© inflation de maniĂšre spontanĂ©e aux salariĂ©s en CDI et en CDD d’au moins 1 mois.

Par ailleurs, lorsque le salariĂ© est Ă©ligible Ă  l’indemnitĂ© inflation auprĂšs de plusieurs employeurs, l’indemnitĂ© doit lui ĂȘtre versĂ©e par l’entreprise oĂč il est en poste Ă  la date du versement ou, par celle chez qui il justifie de la plus grande anciennetĂ©.

Si le salariĂ© n’est plus en poste chez aucun des employeurs, c’est l’entreprise oĂč la durĂ©e de travail Ă©tait la plus importante au mois d’octobre 2021 qui doit la lui verser.

Enfin, pour les salariĂ©s intĂ©rimaires, le BOSS indique que l’indemnitĂ© est versĂ©e par les entreprises de travail temporaire.

  • Date de versement de l’indemnitĂ© inflation

Au terme du dĂ©cret, l’indemnitĂ© doit ĂȘtre versĂ©e dĂšs le mois de dĂ©cembre 2021 et au plus tard le 28 fĂ©vrier 2022 (en cas de problĂšme technique).

Elle n’est assujettie ni à cotisations et contributions sociales ni à l’impît sur le revenu.

  1. Comment l’employeur se fait-il rembourser ?

Selon le BOSS, pour pouvoir se faire rembourser, l’employeur doit dĂ©clarer l’indemnitĂ© inflation dans la DSN du mois suivant son versement au salariĂ© et il se verra rembourser du montant de l’indemnitĂ© lors du paiement des cotisations sociales sur les rĂ©munĂ©rations du mĂȘme mois.

Il procĂ©dera Ă  une dĂ©duction des sommes versĂ©es aux salariĂ©s des cotisations dues dĂšs l’échĂ©ance de paiement suivante.

Vous pouvez retrouver sur le site du BOSS le questions-rĂ©ponses relatif Ă  l’indemnitĂ© d’inflation.

L’URSSAF apporte des prĂ©cisions sur le plafond d’exonĂ©ration du forfait mobilitĂ©s durables en cas de cumul avec la prise en charge des frais de transports publics par l’employeur

Par |2021-12-13T18:25:14+01:0013 décembre 2021|actualités, actualités générales|

Pour rappel, le forfait mobilitĂ©s durables a Ă©tĂ© introduit le 1er janvier 2020 par la loi d’orientation des mobilitĂ©s et est entrĂ© en vigueur de maniĂšre anticipĂ©e dans le contexte du dĂ©confinement dĂšs le 11 mai 2020, grĂące au dĂ©cret n° 2020-541 du 9 mai 2020.

Au titre du forfait mobilitĂ©s durables, l’employeur peut prendre en charge, dans les conditions prĂ©vues pour les frais de carburant, les frais de transport entre le domicile et le lieu de travail effectuĂ©s par les salariĂ©s privilĂ©giant les modes de transport dits Ă  « mobilitĂ© douce ».

Sont considérés comme tels :

  • La location ou la mise Ă  disposition en libre-service de cyclomoteurs, motocyclettes, vĂ©los, vĂ©los (assistĂ©s) Ă  assistance Ă©lectrique ou d’engins de dĂ©placement personnel (motorisĂ©s ou non comme les trottinettes), avec ou sans station d’attache et accessibles sur la voie publique, Ă  condition qu’ils soient Ă©quipĂ©s d’un moteur non thermique ou d’une assistance non thermique lorsqu’ils sont motorisĂ©s ;
  • Mais Ă©galement les services d’autopartage, Ă  condition que les vĂ©hicules mis Ă  disposition soient des vĂ©hicules Ă  faibles Ă©missions (C. trav., art. R. 3261-13-1 ; D. no2020-541, 9 mai 2020, art. 1er, JO 10 mai).

Le montant, les modalitĂ©s et les critĂšres d’attribution de la prise en charge des frais engagĂ©s au titre du forfait mobilitĂ©s durables sont dĂ©terminĂ©s par accord d’entreprise ou par accord interentreprises, et Ă  dĂ©faut par accord de branche. À dĂ©faut d’accord, la prise en charge de ces frais est mise en Ɠuvre par DUE de l’employeur, aprĂšs consultation du CSE, s’il existe (C. trav., art. L. 3261-4 ; L. no 2019-1428, 24 dĂ©c. 2019, art. 82, JO 26 dĂ©c.).

Le forfait mobilitĂ©s durables peut ĂȘtre cumulĂ© avec la prise en charge obligatoire par l’employeur du coĂ»t des titres d’abonnement de transports publics de personnes ou de services publics de location de vĂ©los (L. 3261=3 du Code du travail). Lorsqu’un tel cumul existe, la loi Climat du 22 aoĂ»t 2021, a permis d’augmenter le plafond d’exonĂ©rations de cotisations et contributions sociales du forfait mobilitĂ©s durables, jusqu’à 600 €. Cette mesure est entrĂ©e en vigueur depuis le 25 aoĂ»t 2021.

L’exemple ci-dessous permet d’illustrer le principe de cette exonĂ©ration :

Un salariĂ© dĂ©pense 700 euros par an au titre de son abonnement aux services de transport en commun pour rĂ©aliser ses trajets domicile-lieu de travail. L’employeur a l’obligation de prendre en charge 50 % de cet abonnement annuel, soit 350 euros.

Celui-ci souhaite également verser à son salarié, qui utilise le vélo pour se rendre à la gare, un forfait mobilités durables de 280 euros par an.

Dans la mesure oĂč il prend dĂ©jĂ  en charge 350 euros au titre de l’abonnement, la part du forfait mobilitĂ©s durables qui peut ĂȘtre exonĂ©rĂ©e est toutefois limitĂ©e Ă  250 euros (600 – 350). S’il y a un surplus et qu’il est pris en charge par l’employeur, alors il sera soumis Ă  cotisations sociales.

L’importance des concessions rĂ©ciproques en cas de transaction

Par |2021-12-09T11:59:01+01:009 décembre 2021|actualités, actualités générales|

Un arrĂȘt rĂ©cent de la Cour de cassation du 4 novembre 2021 (20-16.059) vient rappeler l’importance des concessions rĂ©ciproques dans le cadre de la conclusion d’une transaction.

Pour rappel, selon l’article 2044, al. 1 du Code civil, la transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions rĂ©ciproques, mettent fin Ă  une contestation nĂ©e ou prĂ©viennent une contestation Ă  naĂźtre.

Outre l’impossibilitĂ© de conclure une transaction antĂ©rieurement Ă  la rupture du contrat de travail, et cela, quel que soit le mode de rupture, la transaction n’est licite que si elle comporte des concessions rĂ©ciproques de la part des parties Ă  l’accord.

  • Les concessions rĂ©ciproques doivent ĂȘtre rĂ©elles et s’apprĂ©cient en fonction des prĂ©tentions des parties Ă  la date de signature de l’acte (Cass. Soc., 13 mai 2015, n° 13-26.368). En cas de litige, les juges apprĂ©cieront les concessions rĂ©ciproques Ă  la lumiĂšre des faits Ă©voquĂ©s dans la lettre de licenciement.
  • Les concessions rĂ©ciproques doivent ĂȘtre d’une certaine ampleur. S’il importe peu qu’elles soient d’importance inĂ©gale ou disproportionnĂ©e l’une par rapport Ă  l’autre, elles ne doivent pas ĂȘtre dĂ©risoires (Cass. Soc., 28 novembre 2000, n° 98-43. 635 ; CA Versailles 28 juin 2001, n° 98/20181).

C’est ce dernier point qui est repris par l’arrĂȘt prĂ©citĂ©.

Au cas d’espĂšce, un salariĂ© avait Ă©tĂ© engagĂ© durant 3 annĂ©es chez un mĂȘme employeur dans le cadre de 9 contrats Ă  durĂ©es dĂ©terminĂ©es successifs.

Pour Ă©viter un contentieux sur la requalification du contrat, les parties ont signĂ© une transaction dont le salariĂ© a contestĂ© la validitĂ© sur le fondement de l’insuffisance de la concession ; en l’occurrence une indemnitĂ© transactionnel d’un montant de 500 €.

La Cour de cassation a confirmĂ© l’arrĂȘt d’appel prononçant l’annulation de la transaction au motif que cette contrepartie financiĂšre versĂ©e au salariĂ© par l’employeur en Ă©change de la renonciation Ă  toute action judiciaire  était dĂ©risoire.

Ainsi, bien qu’aucune proportion ne soit exigĂ©e entre le prĂ©judice et l’indemnisation transactionnelle, il convient de rappeler que la concession de l’employeur, contrepartie Ă  l’abandon de poursuite judiciaire, doit ĂȘtre raisonnable.

Actualités Covid

Par |2021-12-06T18:38:44+01:006 décembre 2021|actualités, actualités générales|

Nous vous rappelons en 12 points les derniÚres actualités liées à la Covid-19 des derniÚres semaines :

  • Le passe sanitaire ne peut ĂȘtre exigĂ© pour exercer le mandat de reprĂ©sentant du personnel puisque la plupart des activitĂ©s des reprĂ©sentants du personnel ont vocation Ă  se dĂ©rouler dans des espaces non accessibles au public (questions-rĂ©ponses de l’inspection du travail Min.).
  • Depuis le 15 octobre 2021, l’assurance maladie ne rembourse plus les tests PCR et antigĂ©niques de dĂ©pistage de la Covid 19 pour les majeurs non vaccinĂ©s qui ne bĂ©nĂ©ficient pas d’une prescription mĂ©dicale.
  • Les employeurs ne sont pas tenus de prendre en charge le coĂ»t des tests de dĂ©pistage, qui ne sont pas des frais professionnels (questions-rĂ©ponses du Min. du Travail).
  • L’inspection du travail peut intervenir lorsque le passe sanitaire est illĂ©galement exigĂ© puisque cela peut avoir une incidence sur les relations contractuelles avec les salariĂ©s (questions-rĂ©ponses du Min. du Travail).
  • L’employeur ne peut que demander la prĂ©sentation du passe sanitaire sous format papier ou numĂ©rique. Il ne peut pas demander des informations sur le statut vaccinal ou le schĂ©ma vaccinal rĂ©alisĂ©, s’enquĂ©rir de l’intention de se faire vacciner ou non (questions-rĂ©ponses de la CNIL).
  • Les salariĂ©s concernĂ©s par le passe sanitaire doivent prĂ©senter systĂ©matiquement ce passe pour se rendre sur leur lieu de travail, durant les heures d’ouvertures au public. Cependant, ils peuvent dĂ©cider de leur propre initiative de prĂ©senter un justificatif de leur statut vaccinal pour faciliter les dĂ©marches. Ce justificatif simplifiĂ© ne doit pas ĂȘtre conservĂ© par l’employeur qui doit plutĂŽt tenir un registre de vĂ©rification (questions-rĂ©ponses de la CNIL).
  • Le passe sanitaire ne peut ĂȘtre demandĂ© au moment du recrutement. Il n’est exigĂ© qu’à partir de l’entrĂ©e en fonction (questions-rĂ©ponses de la CNIL).
  • Il n’est pas possible de conditionner l’accĂšs au restaurant d’entreprise Ă  la dĂ©tention d’un passe sanitaire puisque ce lieu n’est pas concernĂ© par l’obligation (questions-rĂ©ponses de la CNIL).
  • Pour conserver la validitĂ© de leur passe sanitaire, les salariĂ©s dont la seconde dose de vaccin a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e il y a plus de 7 mois doivent se voir inoculer une troisiĂšme dose avant le 15 janvier 2022.
  • La durĂ©e de validitĂ© des tests ou examens de dĂ©pistage Ă  la Covid-10 a Ă©tĂ© raccourcie de 72h Ă  24h.
  • Le protocole sanitaire en entreprise a Ă©tĂ© actualisĂ© le 29 novembre 2021. Il prĂ©voit dorĂ©navant de :
    • SystĂ©matiser le port du masque dans les lieux clos et partagĂ©s ;
    • Respecter une distanciation physique d’au moins 1m ;
    • Respecter une distanciation physique lorsque le masque ne peut pas ĂȘtre portĂ©, par exemple dans les lieux de restauration collective.
  • La Ministre du travail a dĂ©conseillĂ© la tenue d’évĂšnements collectifs jusqu’à nouvel ordre et a indiquĂ© que les contrĂŽles de l’inspection du travail sur le respect du protocole sanitaire allaient se durcir.

Négocier une rupture conventionnelle : attention au contexte dans lequel la convention est signée !

Par |2021-11-25T18:53:57+01:0025 novembre 2021|actualités, actualités générales|

Pour mĂ©moire, l’existence d’un diffĂ©rend entre l’employeur et le salariĂ© au moment de la signature de la rupture conventionnelle n’affecte pas, en elle-mĂȘme, la validitĂ© de la convention.

Dans ce cas de figure, c’est au salariĂ© de prouver que ce contexte conflictuel l’a empĂȘchĂ© de donner librement son consentement lors de sa signature de la convention.

Ainsi, si le consentement peut ĂȘtre viciĂ© dans un contexte de harcĂšlement moral (Cass. soc., 28 janvier. 2016, n°14-10.308), la Cour de cassation prĂ©cise que ce contexte de harcĂšlement moral ne rend pas le vice du consentement automatique (Cass. soc., 23 janvier 2019, n°17-21.550).

Dans une décision du 4 novembre 2021, la Cour de cassation fait une nouvelle application de sa jurisprudence en annulant une convention de rupture signée dans un contexte de harcÚlement sexuel (Cass. soc. 4 novembre 2021, n°20-16.550).

Dans cette affaire, les juges relĂšvent qu’à la date de la signature de la convention de rupture, l’employeur Ă©tait informĂ© par la salariĂ©e de faits prĂ©cis et rĂ©itĂ©rĂ©s de harcĂšlement et qu’il n’avait mis en Ɠuvre aucune mesure de nature Ă  prĂ©venir de nouveaux actes et Ă  protĂ©ger la salariĂ©e.

Dans un texte contexte, la salariĂ©e, en situation de violence morale, « n’avait eu d’autre choix que d’accepter la rupture et n’avait pu donner un consentement libre et Ă©clairé ».

Soyez donc vigilant au contexte dans lequel vous signez une rupture conventionnelle : si des faits de harcĂšlement moral ou sexuel semblent avĂ©rĂ©s, il est prĂ©fĂ©rable d’éviter ce mode de rupture.

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